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Photo du rédacteurAïkà De Lire délire

#NetGalley : Gare Saint-Lazare



Ami.e.s De Lire bonjour,


Avant de commencer, je tiens à remercier NetGalley et les éditions Fayard pour cette découverte éditoriale mémorable.


Aujourd'hui nous allons parler du roman intitulé Gare Saint-Lazare de Dominique Fabre, paru en août 2023 aux éditions Fayard.


#GareSaintLazare #NetGalleyFrance LE SAVIEZ VOUS ? Dominique Fabre, est un écrivain français qui a publié de nombreux romans où la gare Saint-Lazare est souvent présente. Il a obtenu le Prix de l’Académie française Maurice Genevoix en 2015 pour l'inspiration de son œuvre. Son enfance, l’absence du père, la famille d’accueil et la banlieue ont très largement inspiré ses livres.

Le plafond de verre est une expression qui désigne le fait que, dans une structure hiérarchique, les niveaux supérieurs ne sont pas accessibles à certaines catégories de personnes, essentiellement en raison de mépris de classe, de discrimination raciale ou de sexisme. Il s’agit d’un obstacle invisible et non officiel qui empêche ces personnes de progresser dans leur carrière ou d’obtenir plus de responsabilités. Par exemple, les femmes sont souvent confrontées au plafond de verre dans le monde du travail, car elles ont du mal à accéder aux postes à responsabilité ou à être rémunérées autant que les hommes. Le plafond de verre est une notion apparue aux États-Unis à la fin des années 1970 et qui s’est ensuite diffusée dans d’autres pays. Il existe plusieurs études et témoignages qui illustrent le phénomène du plafond de verre et ses conséquences sur la société.

Descriptif de l'éditeur


"J’avais une tâche pour la vie, qui en un sens résumait toutes les autres, me faire aimer de toi."

Derrière cette phrase qui pourrait passer pour romantique se cache en réalité le drame de toute une vie, car cette phrase, c’est celle d’un fils qui s’adresse à sa mère.

Avec des décennies de recul, un homme revient sur les traces de son enfance et de son adolescence, dans la salle des pas perdus de la gare Saint-Lazare, les rues populeuses alentour, les cafés où les banlieusards boivent debout au comptoir avant d’attraper leur train. Habitant de la première couronne, c’était sa porte d’entrée dans Paris. A moins que la gare n’ait en somme représenté à ses yeux la ville tout entière? C’est de là qu’il partait pour l’internat. Ou vers des familles d’accueil. Là qu’il errait avec un ami pour éviter de rentrer chez cette mère qui n’était pas toujours contente de le voir. Là qu’il est tombé amoureux d’une vendeuse à la sauvette qui aimait se moquer gentiment de lui.

Autour de lui, mille vies que son regard d’enfant meurtri lui fait voir avec une acuité particulière. Comme si la contemplation du monde en condensé que sont toutes les gares lui avait toujours tenu lieu de refuge, et offert l’espoir d’une réconciliation.


Dominique Fabre est l’auteur de nombreux romans d’où la gare Saint-Lazare n’est jamais totalement absente. Sous sa plume, on comprend que "ceux qui ne sont rien" sont au contraire la chair de l’humanité. #GareSaintLazare #NetGalleyFrance


Là où tout a commencé et où tout finira.


Gare Saint-Lazare est un roman autobiographique, qui raconte les souvenirs du narrateur liés à la gare Saint-Lazare de Paris, où il a vécu des moments marquants de sa jeunesse.

Roman court, se lisant facilement, avec un style simple et direct, inspiré de l’oralité; Gare Saint-Lazare est un livre intimiste et mélancolique, qui rend hommage à la mémoire et à la vie, en montrant que “ceux qui ne sont rien” sont au contraire la chair de l’humanité.

Pour ma part,

Ici, chaque chapitre commence par "Je n'irai plus jamais" ou "Je ne reverrai plus jamais".

L'utilisation de l'anaphore crée le rythme et la musicalité de ce récit. En effet, on lit Gare Saint-Lazare comme on écoute une chanson mélancolique des années 80.


Car oui, ici, on revient quatre décennies en arrière, du temps des cabines téléphoniques, des consignes à la gare, des disquaires, des walkmans ; et le narrateur, que l'on devine aujourd'hui d'un certain âge, quelque part entre deux mondes, regarde le chemin parcouru et raconte la mémoire de ce lieu terrestre à travers ses propres souvenirs à la gare Saint Lazare.

La gare Saint-Lazare, lieu de transit, de passage par définition, est la porte d'entrée de Paris depuis la banlieue. Ce lieu public à priori sans âme, est le berceau de la mémoire du narrateur, où il y a vécu de nombreux souvenirs : ses embarras d'enfance confronté à sa mère, ses premiers émois de jeunesse: son amitié avec Le Crobard et son coup de foudre pour la Gitane etc.


Pour ainsi dire, il raconte ici surtout le souvenir de sa mère à l'époque, qui somme tout faite, n'avait qu'une seule ambition : celle de sortir de sa condition sociale, c'est-à-dire 22ans, divorcée, deux enfants bref s'élever et briser le plafond de verre. Vous découvrirez les déboires de cet acharnement en lisant le livre.


Les souvenirs d'une mère liés à cette gare ... Cette gare liée au souvenir d'une mère.


Mais avant tout, c'est le roman d'une gare en perpétuelle métamorphose, qui n'est plus ce qu'elle fut mais dont l'âme demeure le témoignage du temps qui passe dans la salle des pas perdus.


C'était beau, j'ai apprécié ma lecture mais sans plus. J'ai trouvé le récit trop intimiste, trop personnel. Dans la mesure où je vois la gare Saint-Lazare comme un véritable tiers-lieu fédérateur, quelque soit notre humble condition, je m'attendais peut-être à une histoire plus universelle, plus engagée malgré une écriture sublime et une sensibilité omniprésente. Une œuvre d'art littéraire !


Mention spéciale tout de même pour la cartographie super sympa à la fin du livre.

Quelques citations :

"Ça se passe au jour le jour, de semaine en semaine, au fil du temps. Mais tout ceci reste fragile , fragile comme un cœur humain qui bat trop vite, ou pas assez, fragile comme un souffle qui disparaît en buée sur la vitre."


"Le grand sac porté à l’épaule. Les pas comptés vers le premier wagon du train. Je l’avais oubliée, mais elle est revenue me voir ce soir-là, à la gare Saint-Lazare. Je n’en aurai jamais rien fait, du souvenir de cette femme-là, voyageuse du train d’un rêve qui m’avait laissé à quai…"


"Je ne regarderai plus vers les cabines à l’autre bout en me demandant bien qui je pourrais appeler, qui serait peut-être libre pour zoner avec moi une heure ou deux, ou une journée ? J’ai oublié ces numéros, je les connaissais par cœur…"


"J’ai pris tellement de trains là-bas ! Je prendrai beaucoup moins de trains à Saint-Lazare que je n’en ai déjà pris. J’ai moins de directions à prendre, si on veut le dire comme ça. En fait, aujourd’hui, je ne sais plus trop où aller."


'En vrai je retournerai encore quelques fois (de nombreuses autres fois ?) perdre mes pas perdus dans la zone dorénavant réservée aux gens ayant un ticket dans le périmètre de la gare pour aller à Asnières ou Bécon, à Asnières où je fus un enfant. Là-bas je m’arrêterai volontiers devant le beau cerisier du Japon du quai B, en direction de l’avenue de la Marne. J’y aurais bien pris racine moi aussi."



"Il est impossible de ne pas revenir sur ses pas de temps en temps, qu’on en ait envie ou pas. À la gare Saint-Lazare je me dirai plusieurs fois que la vie est un songe, et que la mer va bien finir par arriver, s’engouffrer par les couloirs de la ligne 7, de la 8, de la 9 et de la 14, submerger en douceur les bus 24, 65, 78, et par nous engloutir gare Saint-Lazare."



"Je ne pouvais pas détacher mon regard de la grande horloge juste au milieu du hall des pas perdus. Parfois, ce hall des pas perdus, je l’ai vraiment détesté. J’aurais pu résumer toute ma vie là-dedans."


"Parfois, la vie entière vous fait l’effet d’une mauvaise gueule de bois, on a l’impression de lire un roman bâclé, et déjà c’est fini ! on voudrait pouvoir s’endormir pour six mois, pour un an, mais quand on se réveillera les gens vous auront réservé une liste de choses à faire, de boulots à chercher, de gens à voir, de factures … je fais partie des types pour qui il était bien caché, le travail salarié. Parfois, dans cette liste de choses à faire, la seule chose qu’on reconnaît sans aucun doute, c’est la direction de la gare et les horaires des trains."



"Alors ici, cour de Rome , on peut s’asseoir pour donner un coup de fil, manger un sandwich, mater les gens derrière ses lunettes de soleil. Mais on ne peut plus avoir un grand chagrin ou une vraie conversation sur un de ces sièges de la cour de Rome. Le monde , ici, n’a plus besoin d’être refait ; tout est bien organisé, mine de rien."



"J’y ai usé beaucoup d’années à ne rien faire, ou presque rien. Je restais dans la gare si je ne savais pas où aller. J’allais fouiller dans les vinyles au Discobole au rez-de-chaussée de la gare. Je traînais la savate. J’allais voir un film au Pasquier si j’avais assez d’argent. J’allais feuilleter les livres à la librairie Weil du passage Caumartin."


"Parfois, les feuilles des peupliers du square frissonnaient, ma mère était mal foutue. Elle avait des absences ; elle parlait avec ses yeux presque tout le temps. C’étaient pas des phrases compliquées, c’était pas non plus le silence."


"Toute ma vie je serais peut-être bon à rien, juste un peu spécialisé dans la gare Saint-Lazare (pour la banlieue), ou au bout de la ligne de train, de n’importe quelle ligne de train."



"Des choses de la vie, on n’en a jamais complètement fait le tour. Je n’ai rien répondu à ma femme, on ne peut pas vraiment choisir, on ne peut pas remplacer sa mère et son absence de mère non plus, on ne doit pas chercher à la remplacer. Mais là, je te revois dans le train de banlieue pour la gare Saint-Lazare, parce que c’est ici que se passe ce que je veux raconter."


"Raconter, raconter ne fait pas bouger les choses. Raconter ne change rien à ce qui a été raconté. Mais, pourtant, c’est mieux que rien. Raconter permet sans doute de raconter encore, et de se souvenir un peu mieux, un peu moins loin, un peu moins embrouillé. Ou, parfois, raconter permet de remonter encore, de se souvenir un peu pire, un peu plus loin, un peu plus embrouillé."



"De nombreux pièges t’avaient été tendus dès ta naissance pour toute ta vie, et aussi avec ma naissance, après celle de ma sœur que tu aimais pour de bon. Tu avais fait une dépression. Tu parlais de « ma déprime ». Tu parlais de « mes pilules », les pilules pour les déprimes. Ma sœur et moi on devinait. Du coup, avant même l’époque de la gare Saint-Lazare, j’avais une tâche pour ma vie, qui en un sens résumait toutes les autres, me faire aimer de toi, et ça a beaucoup à voir avec la gare Saint-Lazare. Je parlerais de toi de biais si je pouvais. Mais je ne peux plus ; il me faut te dire telle quelle, car bientôt tout aura vraiment disparu."



"En attendant je suis plutôt du genre perché sur les nuages avec une mère comptable qui s’enfile des Tranxène et les années passant je sens bien que mon projet de te guérir, de traverser le plafond à ta place, je ne pourrai jamais l’accomplir. Je ne suis pas comme tu voudrais. Je ne pourrai jamais."



"À la place tu as eu droit à la sténo des cours Pigier et la compta et puis tes deux enfants, mère toute seule à 22 ans, dans la grande ville où pour revenir du travail tu devais prendre le train à la gare Saint-Lazare."

Dominique Fabre in Gare Saint-Lazare, Fayard, 2023


Pour conclure,

+ À lire pour découvrir les milles visages de la gare Saint Lazare, des années 80 à nos jours, à travers des anecdotes et des souvenirs particuliers. - S'abstenir si et seulement si vous n'avez aucun intérêt pour ce tiers-lieu appelé Gare Saint-Lazare. Et vous, avez-vous déjà lu Gare Saint-Lazare de Dominique Fabre ? En avez-vous ressenti le spleen et la mélancolie ? #GareSaintLazare #NetGalleyFrance

Dans tous les cas, je vous invite à me faire part de votre avis en commentaire ou via le petit formulaire de contact situé juste en bas de cet article. Littérairement vôtre, Aïkà

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