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Photo du rédacteurAïkà De Lire délire

Service Presse : Ambatomanga, Le silence et la douleur de Michèle Rakotoson





Ami.e.s De Lire bonjour,


Avant de commencer, je tiens à remercier LECTEURS.COM et les éditions Atelier des Nomades pour cette découverte éditoriale mémorable.


Aujourd'hui nous allons parler du roman de Michèle Rakotoson intitulé Ambatomanga_ Le silence et la douleur,Prix Orange du livre d'Afrique 2023.


Présentation de l'éditeur


1894, la France s'apprête à envahir Madagascar. Félicien Le Guen, rempli de désirs d'aventures, quitte sa Bretagne pour rejoindre son contingent sur la Grande Ile. Tavao, esclave, porteur à Ambatomanga, vit, pendant ce temps, dans la peur tenace d'une guerre imminente. La douleur taraude le peuple malgache, replié dans le silence des dieux. Lorsque la reine Razafindrahety organise, enfin, une contre-offensive pour défendre ses terres, Tavao rejoint son maître au combat. Loin de sa femme, enceinte, il est confronté aux affres de la guerre. Félicien Le Guen subit, quant à lui, les stratégies des hauts fonctionnaires parisiens, ignorants des conséquences d'un assaut durant la saison des pluies. Sous une chaleur moite et brûlante, au fil de la traversée lancinante de forêts et de marécages infestés de moustiques, résonne le cri de ces jeunes soldats écrasés dans l'étau d'une colonisation naissante.


Michèle Rakotoson est née à Madagascar. Écrivaine et dramaturge, elle a aussi été journaliste et responsable des manifestations littéraires à RFI. En 2012, elle a été nommée commandeur des Arts et des Lettres malgaches, et a reçu pour l'ensemble de son œuvre la grande médaille de la Francophonie, décernée par l'Académie française.


Finaliste du prix Ivoire 2022 et lauréat du prix Orange du livre en Afrique 2023

Mémoires de la Grande Île

Le roman de Michèle Rakotoson intitulé Ambatomanga_ Le silence et la douleur raconte l'histoire de la colonisation française à Madagascar à la fin du XIXe siècle, à travers le regard de deux personnages : Félicien Le Guen, un jeune officier breton qui part à l'aventure, et Tavao, un esclave malgache qui sert de porteur à Ambatomanga, un village situé sur les hauts plateaux.


Le roman décrit les souffrances et les résistances du peuple malgache face à l'invasion française, ainsi que les contradictions et les désillusions des soldats coloniaux. Le titre du roman fait référence au silence et à la douleur qui habitent les protagonistes, mais aussi à la culture et à la spiritualité malgaches qui sont menacées par la domination étrangère. Pour ma part, J'ai lu avec un immense intérêt le roman Ambatomanga Le silence et la douleur de Michèle Rakotoson, qui raconte la conquête de Madagascar par la France en 1895 à travers le regard croisé de deux personnages : un soldat français, Félicien Le Guen et un esclave malgache, Tavao. C’est un roman historique qui m’a appris beaucoup de choses sur cette période méconnue et tragique de l’histoire coloniale. J’ai été touchée par le destin des deux protagonistes, qui sont confrontés à la violence, à la peur, à la mort, mais aussi à l’amour, à l’amitié, à la solidarité. J’ai aimé le style de l’auteure, qui mêle poésie et réalisme, et qui fait vivre les paysages, les sons, les odeurs de Madagascar. Le récit se déroule au XIXe siècle et pourtant certains passages font étrangement échos à nos jours:


« La vie était de plus en plus difficile voir insupportable : pénurie de toutes sortes, augmentation des prix de la nourriture, insécurité de plus en plus grande. Dans les villes, les gens se barricadaient, et dans les campagnes, ils dormaient dans les champs pour ne pas se faire trucider chez eux dans leur maison par les bandits de grands chemins. Vers qui se tourner ? » Mention très spéciale : le roman est basé sur des faits historiques et s'inspire de témoignages réels. Il est également enrichi de paroles et de cantiques en langue originale, le malgache qui est une langue austronésienne, suivis bien sûr de la traduction en français. J’ai trouvé le roman captivant, émouvant et critique. Il montre les conséquences désastreuses de la colonisation sur le peuple malgache, qui perd sa souveraineté, sa culture, son identité. Il dénonce aussi l’absurdité et l’inhumanité de la colonisation :


"Madagascar était un rêve fou : traverser les océans pour combattre des indigènes, dont certains avaient encore des mœurs barbares. Et porter un bel uniforme pour honorer la patrie."


Quelques citations :

"Et tout le monde lui répétait : "Il est du devoir de la France d'aider les pays arriérés à sortir de l'état sauvage dans lequel ils baignent tous et d'apporter la civilisation dans les terres lointaines."

"Il n'avait plus souvenance des couleurs tiède du Nord de la France, celle des usines et des robes des fraîches des ouvrières, leurs silhouettes un peu voûtées et leur visages fatigués. Il avait le cœur serré en regardant tout cela, refusant de se dire qu'il risquait fort de le voir pour la dernière fois, et n'osant s'avouer qu'il y avait quelque chose d'émouvant dans ce paysage besogneux et triste. Il ne s'attendait pas à cela de la part de la France."

Mais pourquoi se mettre martel en tête ? C'était bien clair et bien dit : "Madagascar appartient aux Français depuis Richelieu et, par ailleurs, tout le nord de la Grande Île l'heure a été concédé par les rois de l'île."

À qui ce peuple s'adressait-t-il? Personne n' osait dire que cela ressemblait étrangement à des textes de contestation. La fatigue et le désespoir étaient-ils tels que les Malgaches en référaient à Dieu en permanence et espéraient l'avènement de Celui-ci sur terre ? Mais qui était-Il au juste ?
La vie était de plus en plus difficile voir insupportable : pénurie de toutes sortes, augmentation des prix de la nourriture, insécurité de plus en plus grande. Dans les villes, les gens se barricadaient, et dans les campagnes, ils dormaient dans les champs pour ne pas se faire trucider chez eux dans leur maison par les bandits de grands chemins.
Vers qui se tourner ?"

"Un peuple confronté au silence de Dieu, un peuple qui avait appris à se taire et à fuir, et qui se sentait seul au monde."

"Madagascar était un rêve fou : traverser les océans pour combattre des indigènes, dont certains avaient encore des mœurs barbares. Et porter un bel uniforme pour honorer la patrie."

Michèle Rakotoson in Ambatomanga, Le silence et la douleur, Ateliers des Nomades, 2022


Pour conclure, +À lire : Je conseille ce roman historique à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de Madagascar et à la question coloniale. Ce livre fait réfléchir et rend hommage à la résistance du peuple malgache d’hier et d’aujourd’hui qui demeure, je cite : "Un peuple confronté au silence de Dieu, un peuple qui avait appris à se taire et à fuir, et qui se sentait seul au monde." Et vous, avez-vous déjà lu Ambatomanga_ Le silence et la douleur de Michèle Rakotoson ou un autre roman historique ? Dans tous les cas, je vous invite à me faire part de votre avis via le petit formulaire de contact situé juste en bas de cet article. Littérairement vôtre, Aïkà

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